Alternaria spp.

Cette moisissure est cosmopolite et le genre comporterait une cinquantaine d'espèces. Ce taxon est un pathogène de plantes (notamment sur les céréales), mais il est également retrouvé sur des plantes sénescentes, sur des débris organiques divers, sur le sol, sur des produits alimentaires, etc.

Parmi toutes les spores aéroportées, la spore d'Alternaria est considérée comme étant une des plus caractéristiques. Les spores d’Alternaria sont relativement grandes, colorées (brunâtres) et compartimentées par des septa (cloisons) transversaux, longitudinaux et/ou obliques. Même si leur forme et leur taille peuvent être sujettes à de nettes variations,  les spores d’Alternaria sont pour la plupart ovoïdes à la naissance avec un sommet qui s’allonge progressivement pour prendre finalement la forme d'une raquette ou d'une massue.

La reconnaissance de ces spores sur les lames d'aérobiologie est donc très facile et permet leur recensement dans l'air extérieur qui en véhicule un grand nombre, à peu près 1,5 % du total des spores répertoriées sur l’année. Les quantités de spores  d’Alternaria dans l’air au cours de l’année sont cependant très inégales. La sporulation suit en effet un rythme saisonnier : les spores sont pratiquement absentes dans l’air extérieur au cours de l’hiver alors qu’elles sont en général très nombreuses au cours de l’été. La concentration journalière maximale de ces 25 dernières années a été de 2.600 spores/m3 le 8 août 1998.

Si cette moisissure a été quelques fois isolée chez l’homme au niveau de lésions cutanées d’origine traumatique elle est surtout considérée comme un allergène majeur et la valeur dans l’air extérieur de 500 spores/m3, considérée par certains comme le seuil de concentration déclenchant des signes cliniques (rhinite allergique, asthme allergique), est atteinte ou dépassée plusieurs fois par an en Belgique.

Il est utile de préciser que les spores d’Alternaria sont également présentes dans les espaces intérieurs. Soit qu’elles y sont transportées soit qu’elles y sont produites du fait du développement de la moisissure à l’intérieur. Dans l’habitat humide ou mal ventilée, la poussière peut constituer un véritable réservoir de spores d’Alternaria.